Qui n'a pas rêvé d'une belle volière avec des oiseaux de toutes les couleurs et de toutes les espèces ?



La cohabitation n'est pas toujours facile, mais pas impossible pour autant.

 

On peut distinguer :

  • les oiseaux qui ne tolèrent pas un congénère de la même espèce ou d'une espèce voisine (les platycerques et les croupions rouges).

  • ceux qui, au contraire, acceptent de vivre en colonie de la même espèce mais ne supportent pas les autres espèces (les aratinguas).

  • ceux qui ne supportent aucun autre couple (les grands perroquets)

  • les plus tolérants, qui peuvent cohabiter avec n'importe qui (calopsittes ; princesse : catherine ; bourke).

Il est bien évident que la dimension de la volière contribue grandement à la cohabitation. Par exemple, un couple de personnata cohabite avec un couple de croupion rouge dans une volière de

3x 1,5 m mais pas dans une cage de 60x40 cm



La personnalité des sujets rentrera également en compte.

J'ai eu une femelle calopsitte qui s'accrochait avec tous les autres pensionnaires de la volière.

 

Espèces susceptibles de cohabiter dans une volière plantée de 3x 1,5 m :

 

1 couple de calopsitte, 1 couple de toui Catherine, 1 couple de bourke, 1 couple de padda, 1 couple, de canari.

 

Espèces susceptibles de cohabiter dans une volière métallique de 3x 1,5 m non plantée :

 

3 couples de roseicolis, 1 couple de collier d'Asie ou de youyou.



Toujours mettre les roseicolis avec leurs nids avant d'introduire les colliers, qu'ils aient le temps d'adopter leurs nids ou 1 couple de grande alexandre, 2 couples de calopsittes, 3 couples de personatas , 2 couples d'ondulés, 1 couple de croupion rouge.

 

Espèces susceptibles de cohabiter dans une volière en bois de 3x 1,5 m non Planté :

 

1 couple de princesse de galle, 1 couple de melanure, 1 couple de calopsitte, 1 couple de tête de prune, 3 couples d'ondulés ou 1 couple de Stanley, 2 couples de calopsittes, 3 couples d'ondulés.

 

A noter qu'il faut toujours mettre en premier dans une volière les petites espèces afin qu'elles adoptent les nids qu'ils leur sont proposés. En effet les grandes espèces ne chercheront pas a prendre des nids qui ne sont pas adaptés à leur taille et la plus part du temps, une fois leur nid choisis, les oiseaux n'en changent pas. L'appropriation des nids est la principale cause de conflits en volière mixte : dans une volière sans nid, il serait possible de faire cohabiter la plupart des espèces d'oiseaux sans difficulté.



Rappel de quelques règles :

  • Il doit toujours y avoir plus de nids que de couples .

  • tous les nids doivent être placés à la même hauteur, autrement il y aurait conflit pour occuper le nid situé le plus haut.

  • Evitez d'enlever les nids l'hiver car la rivalité pour l'appropriation recommencerait au printemps, ce qui est évitée en les laissant en place. De plus, certaines espèces s'en servent d'abri pour la nuit (Catherines ; inséparables etc…).

  • Pour le nettoyage des nids, procéder un par un en une demi journée afin que le couple retrouve son nid pour le soir.

  • Faire sur la base des cotés du nid des petits trous d'environ 6 mm de diamètre pour l'aération et l'éclairage du fond.

Un autre élément important à prendre en considération est que les oiseaux doivent être habitués le plus jeune possible à vivre avec d'autre espèces, ainsi ils apprennent le respect du territoire des plus forts. Un jeune qui se risquerait dans un nid d'une autre espèce se fera la plus part du temps chasser sans plus, alors qu'un adulte se fera tuer.

 

A défaut de pouvoir mettre des jeunes sujets, on devra toujours introduire les nouveaux hors période de reproduction, pour qu'ils aient le temps de se familiariser avec la hiérarchie de la volière avant de vouloir nicher, ainsi, les couple déjà en place ne se sentiront pas menacés par l'arrivée d’intrus.

 

De nombreux éleveurs séparent les couples pour optimiser les résultats d'élevage, ce qui se comprend fort bien, mais dans ce cas, il faut que les jeunes sitôt sevrés soient rassemblés dans une grande volière mixte.

 

Les couples qui auront pris l'habitude de vivre en unité séparée auront beaucoup de difficultés à tolérer d'autre espèces dans leur volière. Ils auront développé leur instinct territorial.



Il n’est pas conseillé de faire cohabiter juste deux couples, au contraire, il est préférable de placer ensemble cinq ou six couples voire plus, cela limite les risques d’affrontements. En effet, les sujets les plus belliqueux ne sachant plus où donner du bec ne peuvent focaliser leur agressivité sur un congénère en particulier. C’est le principe des bancs de poissons.

 

La domestication ne sert pas qu'a sélectionner l'aspect physique de l'animal, elle contribue également à sélectionner le comportement. C'est pour cela que nous avons aujourd'hui des chiens et des chats si proche de l'homme. Si l'éleveur sélectionne aussi sur la base comportementale ses sujets pour la reproduction, nous pourrons obtenir en quelque générations des oiseaux plus sociables et qui auront perdu les caractéristiques individualistes de l'espèce sauvage. C'est un travail de longue haleine qui peut sans doute paraître moins revalorisant que la sélection basée sur l'apparence, mais qui est néanmoins très intéressant.



Pour offrir aux oiseaux le meilleur environnement, on évitera de mettre ensemble des espèces australiennes, qui ont besoin de beaucoup de luminosité, et celles d’origine des forêts tropicales, qui au contraire préfèrent la pénombre et des volières entourées de végétation luxuriante. Les espèces asiatiques, ayant des besoins situés entre les deux genres, peuvent être indifféremment logées avec l'une ou l’autre catégorie. Lors de l'introduction d'un nouveau couple dans une volière, il est plus prudent de les mettre dans une cage que l'on accrochera à l'intérieur de la volière pendant 3 ou 4 jours afin d'habituer les sujets de la volière aux nouveaux arrivants. Cela permet à l'éleveur de les observer et en cas de conflits et ainsi limiter les risques de blessures graves.



Un autre avantage de la volière mixte, outre l'aspect esthétique, c'est le gain de temps quotidien. Effectivement, que l'on s'occupe de 10 volières contenant chacune un couple ou quatre couples, le temps sera le même. En effet, que l'on mette 5 g ou 15 g de graines 5 cl ou 25 cl d'eau dans l'abreuvoir ne prend pas plus de temps et l'on s'occupe de plus d'oiseaux.

 

En cas de problèmes, multipliez les points d’alimentations, de façon à ce que les dominants ne puissent empêcher l’accès à la nourriture des autres. Etablir des semis cloisons pour permettre aux dominés de se cacher. L’idéal est la volière en L.

 

En colonie, les oiseaux se reproduisent dans de meilleures conditions, ils ont plus de facilité à trouver un partenaire qui leur conviennent, et la présence d’autres couples les stimulent. Les psittacidés sont en général des espèces grégaires, mais ils ont cependant besoin d’un espace suffisant comme territoire de nidification. A leur naissance, les jeunes font ce que l’on appelle l’imprégnation de leur espèce, ce qui leur permettra de s’intégrer à la colonie.



En effet, les interactions précoces entre un oiseau et son environnement influencent de manière durable son comportement social. La cohésion du groupe est basée sur l’organisation hiérarchique. Le problème d’une petite volière est l’impossibilité de fuite en signe de soumission lorsqu’un sujet dominant de la hiérarchie adopte un comportement agressif. En fonction de l’environnement, certains mécanismes autres que la génétique permettent à l’organisme de coder des informations transmissibles à ses descendants. Le stress, notamment, favorise ces mutations : c’est ce que l’on appelle l’hérédité épigénétique. L’alimentation peut également intervenir dans ce procédé. D’ailleurs, ces changements peuvent modifier les phénotypes comportementaux des espèces.

 

L’environnement peut donc modifier l’évolution comportementale des espèces. La sélection de sujets de part leur comportement et aussi un travail de sélection, tout comme celui de la génétique des phénotypes pratiqués couramment par les éleveurs.

 

L’avantage de la volière mixte est que les oiseaux acceptent une plus grande diversité alimentaire. En effet, il est fréquent qu’ils ne soient pas attirés par certains aliments, alors qu’une autre espèce les consommes facilement. Cependant, le fait qu’ils voient d’autres congénères en manger vont les inciter à le faire également.

 

Conclusion :

 

On peut donc dire que la psychologie des oiseaux est un facteur capital pour leur cohabitation. Cette dernière, au fil des générations passées en captivité, s’éloigne des instincts originaux et leurs comportements actuels ne sont plus ceux que peuvent décrire les ornithologues ni les aviculteurs des années cinquante.

 

La sociabilité est une attitude typique de l’évolution des espèces en captivité due à leur faculté d'adaptation à leur milieu. Bien entendu, cela n’exclue pas pour autant le caractère qui fait l’individualité des sujets. Les oiseaux vivant en colonie sont régis par des règles et comme pour tous les êtres vivants, ce sont les parents qui transmettent les règles de vie en communauté, d’où le risque de l’introduction de plus en plus fréquente dans les élevages d’oiseaux élevés à la main par les humains, suite à la vulgarisation auprès du grand public du phénomène « d'empreinte » mis en avant par l'éthologiste Konrad Lorenz.



Pour information, les oiseaux sont loin d’avoir le cerveau atrophié comme le veut la formule « cervelle d’oiseau ».



Durant l’été 2002 c’est tenu à l’université de Duke (Etats unis) un forum sur la nomenclature du cerveau aviaire, lors duquel ont été revus tous les travaux consacrés à la cognition aviaire en provenance de disciplines aussi diverses que l’éthologie, la neurobiologie, et la génétique. Le but était d’éclairer la véritable identité de chaque zone du cerveau des oiseaux. Les chercheurs sont arrivés à la conclusion que le pallium des oiseaux constitue 70 % du cerveau, soit une proportion équivalente à celle des mammifères. De plus, la structure nucléaire de leur cerveau se révèle plus performante (à taille égale) que celle en couche du cortex des mammifères.

 

De son temps, le biologiste Rémi Chauvin a démontré dans son livre « la biologie de l’esprit » l’intelligence des oiseaux. Il écrit entre autre : « pour un poids de 5 g, le roitelet a 250 mg de cerveau. S’il pesait 70 kg, son cerveau atteindrait trois kilos et demi…Le cerveau d’une baleine pèse plus de 8 kg…Le cerveau des oiseaux est miniaturisé par rapport au cerveau des mammifères, ce qui le rend plus puissant et performant… Ce qui fait que de nombreuses espèces apprennent à se servir d’outils (pierres, baguettes, leviers etc.). Les oiseaux sont même capables de compter comme la prouvé Otto Koehler, qui, par expérience, a démontré chez les oiseaux la possibilité de numération ».

 

La capacité mathématique cognitive des oiseaux a été démontrée de nouveau récemment, en 2007, par Stanislas Dehaene.

 


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